Après la présentation des coulisses de ce costume par Michel, il est temps de rentrer dans les détails !
Le costume trois pièces, vous nous l'avez beaucoup demandé, dès le début de nos premiers costumes, en 2015.
On a mis du temps à le travailler car on ne voulait pas surtout pas proposer une pièce formelle/solennelle.
Il fallait faire un costume orienté "plaisir", avec un tissu qu'on a envie de porter dans plusieurs ambiances, sans pour autant partir dans des motifs ou des couleurs improbables.
D'ailleurs, le but avec ce costume trois pièces, c'est que chaque pièce prise séparément peut constituer une belle tenue, que ça soit la veste, le gilet ou le pantalon, afin de créer de nombreuses combinaisons.
On a imaginé une chemise écrue pour aller avec ce costume et on va vous la présenter. Elle est là en tant que base neutre solide, la difficulté étant de proposer un tissu à la fois très polyvalent, mais avec de la personnalité. Vous allez voir ce qu'on a choisi…
Juste la veste pour boire un verre, le gilet seul pour du layering, ou le pantalon dépareillé à porter avec des sneakers : vous aurez de quoi faire !
Il y avait un motif incontournable du vestiaire masculin que nous n'avions jamais exploré : la rayure craie.
Je tiens d'ailleurs à remercier chaudement Ferla, c'est la première fois que je vois un drapier italien si ouvert et flexible face à notre envie de créer notre rayure "sur mesure", et sans eux je ne pense pas qu'on aurait pu avoir un tel résultat.
Un tissu à rayures spécialement développé pour nous
A l'instar de notre costume kimono, je rappelle donc les points forts de Ferla :
- Une créativité toujours de bon goût et bien dosée
- Un sens inégalé de la texture et des effets chinés
- Une spécialité dans le baby alpaga.
Et c'est là que… le premier problème arrive !
D'habitude, les fournisseurs italiens ont une communication très "explicative". Regardez tous les contenus de Vitale Barberis Canonico, d'Albini ou de Candiani.
Ils ont vite compris que le marché était en demande d'explications, d'images d'atelier, de pédagogie. Et les plus gros ont lourdement investi en ce sens .
Par contre, chez Ferla, rien de tout ça
C'est d'autant plus surprenant pour une entreprise aussi ancienne, aux archives mondialement célèbres, qui doit avoir une tonne de trucs à raconter, et dont la créativité est sans égale (je reviens sur ce point dans un instant).
Une lueur d'espoir subsiste : ils nous ont dit qu'ils accepteraient d'ouvrir leurs portes à nos caméras si notre collaboration venait à s'installer dans la durée… On espère très fort revenir avec un beau reportage vidéo pour l'année prochaine !
Malgré tout, menons l'enquête, et voyons ce que nous pouvons récupérer comme informations pertinentes…
UNE PETITE ENTREPRISE FAMILIALE AVEC UN SIÈCLE D'EXISTENCE
Ferla emploie 40 personnes, c'est très peu pour un drapier italien ! D'ailleurs, quand je parle de Ferla à d'autres fournisseurs italiens pour dire que j'aime sa créativité, on me répond à chaque fois "oui mais tu sais, Ferla ce sont des artisans, c'est pour ça qu'ils sont si chers".
Alors que les drapiers italiens essayent de tirer les prix vers le bas pour rester compétitifs, Ferla a fait le choix inverse, à savoir de rester très clairement dans le haut de gamme, avec une offre singulière et créative.
C'est comme ça que cette toute petite entreprise a su se faire une place de choix parmi toutes les marques de luxe .
Pour l'anecdote, ils n'ont que deux clients français : une très grande maison de luxe et… nous ! Enfin, chose étonnante pour un fabricant italien : du fait de leur savoir-faire unique, ils sont assez secrets, et peu d'informations circulent à leur sujet .
Selon moi, il y a trois points qui rendent le positionnement de Ferla singulier :
LA TOUCHE FERLA #1 : UNE CRÉATIVITÉ CARACTÉRISTIQUE
Une touche inimitable ! (crédit photo : Ferla)Ils sont créatifs, mais ça reste toujours de très bon goût, et élégant, ça ne part dans tous les sens avec des choses WTF et importables. Bref, ils ont des tissus vraiment spécifiques, très facilement reconnaissables.
Pour vous en rendre compte par vous-même, regardez cette page de leur site internet, qui donne un bon aperçu de la variété de couleurs et de textures qu'ils travaillent.
LA TOUCHE FERLA #2 : UN SENS INÉGALÉ DE LA TEXTURE
Ils sont à fond dans la boucle et la texture, ce qui donne à leur tissu une main "signature", très difficile à trouver ailleurs. Et croyez-moi, pour avoir longtemps cherché des équivalents autant texturés et créatifs, je sais de quoi je parle !
Pour ça, ils n'hésitent pas essayer de nombreux mélanges avec de la laine, de la soie, du lin, du mohair, de l'alpaga, et quand c'est nécessaire, du polyamide pour apporter de la solidité.
LA TOUCHE FERLA #3 : DES SPÉCIALISTES DU BABY ALPAGA… MAIS PAS SEULEMENT
Ce sont des spécialistes du baby alpaga, ils ont des collections de tissus entières sur ce thème. C'est une matière qui n'est pas facile à travailler de manière créative et eux, ils proposent toujours des dessins super sympas. D'ailleurs, très très peu drapiers italiens s'aventurent.
Ils utilisent aussi abondamment du mohair, car ils sont très friands de ces laines luxueuses et duveteuses.
Ferla, c'est un peu mon petit plaisir quand je suis en salon professionnel. Je tiens absolument à passer sur leur stand (bien trop petit et discret par rapport à leur valeur ajoutée, on ne tombe pas dessus par hasard) parce qu'on en prend plein les yeux avec leurs nouveaux tissus.
Un long développement pour avoir la rayure craie parfaite
On avait une idée très précise de la rayure craie qu'on voulait, il ne fallait surtout pas qu'elle fasse "financier de Wall Street".
Au contraire, on voulait la décontracter à fond, tout en y mettant notre ADN fait de textures et de chiné…
Mais ça, c'est une histoire que Michel vous a déjà racontée ici.
UN MÉLANGE DE BABY ALPAGA, COTON, ET POLYAMIDE
Voici la composition exacte, c'est la même que celle de nos deux costumes Ferla :
- 38 % de baby alpaga (origine Pérou)
- 33 % de coton (origine : USA et filé en Italie)
- 29 % de polyamide
Vous vous demandez sûrement pourquoi il y a près de 30% de polyamide : c'est pour solidifier l'ensemble. S'il n'y en avait pas, la matière se déliterait trop facilement, car c'est le polyamide qui donne de la structure et de la robustesse.
Est-ce qu'au porté on sent le polyamide ? Réponse courte : non.
J'ai pas mal porté notre costume Ferla l'an dernier, de l'automne au printemps, et franchement je n’ai rien senti de gênant. Pas de sudation excessive ou de démangeaison, rien du tout.
Le polyamide donne aussi ce très léger effet de bouclette sur le tissu.
Pour les plus techniques d'entre vous, le poids de la matière est de 290g par mètre linéaire ce qui en fait un costume tout à fait adapté pour l'automne, l'hiver, le printemps, et un été un peu frais.
Un mélange bien connu chez nous
Comme je l'ai dit, j'aipas mal porté notre costume prince de Galles et notre costume kimono, cette composition de tissu commence à m'être bien familière.
Avec le recul, c'est comme si c'était une flanelle "+++", grâce à l'alpaga et au polyamide qui donne cette texture inimitable, que je ne trouve pas ailleurs.
C'est un tissu que j'aime beaucoup, car il est très équilibré entre aspérité, robustesse et main agréable.
Une veste "faux trois boutons"
C'est la principale caractéristique de cette veste !
Pour faire simple, c'est une veste avec deux boutons fonctionnels devant (comme l'immense majorité des vestes de costume) mais si vous regardez attentivement, vous verrez qu'un troisième bouton se cache dans le "roulé" du revers (avec sa boutonnière légèrement visible).
L'histoire du faux trois boutons en 2min chrono
L'origine de cette "feature" est assez obscure…
Selon Julien Scavini et Hugo Jacomet, deux hypothèses font face et se complètent finalement :
1. L'explication "hollywoodienne"
Il fut un temps où le blazer 3 boutons régnait en maître. Mais les acteurs d'Hollywood, aux alentours de la Seconde Guerre Mondiale, ont pris l'habitude ne pas boutonner le dernier bouton du haut, sûrement par envie d'une certaine nonchalance, une spontanéité dans la même veine que le style Ivy.
Et si vous portez une veste 3 boutons en mode "deux boutons", il va se passe quelque chose.
Au bout d'un moment, le pli du revers "descend" petit à petit vers le deuxième bouton, et le troisième bouton, initialement utilisé, commence à se retrouver cacher sous le revers, tandis que la boutonnière épouse très joliment la courbe du revers.
C'est cet effet qui est visuellement très sympathique qu'on a voulu retrouver.
2. L'explication "étudiante"
Au début du 20ième siècle, les étudiants trouvaient que le blazer 3 boutons commençait à devenir passé de mode, mais comme ils n'avaient pas les moyens de se payer un deux boutons, ils ont décidé de mettre un petit coup de fer à repasser sur le revers pour transformer un 3 boutons stylistiquement daté en un 2 boutons tendance.
Comme le fait remarquer Hugo Jacomet, il est curieux de voir que cette mode est née d'une considération très économique.
C'est un point qu'il développe longuement dans un article dédié de Parisian Gentleman (en anglais malheureusement).
Mine de rien, un "faux trois boutons", c'est assez technique, et sa construction est différente d'un blazer classique à 2 boutons. Je vous invite chaudement à lire cet article de Julien Scavini où il plonge derrière le montage d'un faux trois boutons.
Nous concernant, on a choisi cette construction car on aimait bien ce pont entre les trois boutons d'antan et les deux boutons actuels, c'est un détail qui donne beaucoup de personnalité à la veste.
Une construction légère, légère…
On volait une "vibe" décontractée sur cette veste, donc en plus d'avoir mis des poches plaquées , on a voulu une construction très légère.
L'épaule est ainsi souple, pour avoir une ligne naturelle, qui éloigne définitivement cette veste d'un "costume armure".
Quant au montage au niveau de la poitrine, c'est l'un des plus légers qu'on ait fait. On ne peut pas trop parler de semi-entoilage, car il n'y en a pas vraiment, il y a juste un thermocollant très fin appliqué au tissu, le même qui serait appliqué si la veste était semi-entoilée.
Le résultat ?
Un tombé souple mais avec de la structure, juste ce qu'il faut pour ne pas avoir une veste qui tomberait comme une chemise.
Notre tout premier gilet
C'était une pièce qui nous était réclamée de longue date.
Et on a fait quelque chose qui va donner des sueurs froides aux ayatollahs du sartorial : on a mis des poches plaquées sur ce gilet.
Pourquoi ?
Eh bien parce que c'est un micro clin d'oeil à des influences workwear, ça permet de bien le décontracter pour le porter avec une chemise casual, comme une chemise en tissu japonais par exemple.
Mais ce n'est pas tout ! Point de dos monté avec un tissu de doublure ou de pattes de serrage, on trouvait que c'était trop formel, trop "cérémonie", alors que le but était vraiment de créer une pièce qui peut se porter dépareillée dans une tenue décontractée.
Le dos est donc dans le même tissu que l'avant du gilet :
Un pantalon à la coupe carotte confortable
C'est une coupe que vous appréciez beaucoup chez nous, en raison de son aisance au bassin et aux cuisses.
Et avec l'esprit "soft tailoring" de ce costume, c'est une silhouette parfaite pour notre pantalon.
Avec un tel tissu, on s'est dit qu'il serait particulièrement adapté pour en faire un pantalon très polyvalent. Eh oui, sa base grise lui permet d'aller avec beaucoup de teintes, et le fond chiné apporte juste ce qu'il faut de décontraction.
Comme d'habitude, il y a des pattes de serrage sur le côté, et au niveau du fit, c'est exactement le même que notre pantalon de costume kimono.
Ce tissu sur ce pantalon rend magnifiquement bien, je vous encourage à bien vous amuser avec dans vos tenues.
Comment porter ce pantalon ?
Une maille et un tee-shirt pour le confort, une paire de boots avec une semelle en gomme, et vous avez la tenue parfaite pour vous promener le week-end :
Voici la même tenue, mais où on a remplacé les boots par des sneakers pour aller plus loin dans le casual :
On garde les sneakers et le pantalon, mais on ajoute de la couleur avec notre cardigan marron et un tee-shirt blanc pour apporter de la lumière :
Dans le genre efficace, vous pouvez mettre une chemise, un blouson dans une belle matière et cela donne une jolie tenue quotidienne :
Là aussi, cela fait trois textures qui cohabitent harmonieusement :
Notre nouvelle chemise écrue
Et pour aller avec costume, il fallait une chemise avec un fond écru, car on voulait surtout pas une chemise purement business.
On a donc choisi ce tissu de chez Kuwaruma, avec ce coloris écru universel, mais avec de l'irrégularité comme on l'aime. La couleur écrue est particulièrement bien réussie, c'est vraiment la couleur du coton "brut" que vous voyez là.
C'est un tissu selvedge, on a donc ce beau liseré visible :
Et c'est un col officier, car on veut être sûr que vous ne soyiez pas tentés de porter cette chemise avec une cravate !
Les incontournables guides des tailles
Europe | US |
---|---|
44 | XS |
46 | S |
48 | M |
50 | L |
52 | XL |
54 | XXL |
Mesure (en cm) |
a. Epaule à épaule |
b. Poitrine |
c. Longueur de manche |
d. Hauteur milieu dos |
---|---|---|---|---|
44 | 42,1 | 49,2 | 62 | 70,5 |
46 | 43,3 | 51,2 | 63 | 71,5 |
48 | 44,4 | 53,2 | 64 | 72,5 |
50 | 45,7 | 55,2 | 65 | 73,5 |
52 | 46,9 | 57,2 | 66 | 74,5 |
54 | 48,1 | 59,2 | 67 | 76,5 |
56 | 49,3 | 61,2 | 68 | 76,5 |
Europe | US |
---|---|
44 | XS |
46 | S |
48 | M |
50 | L |
52 | XL |
54 | XXL |
Mesure (en cm) |
a. Epaule à épaule |
b. Poitrine |
c. Longueur dos |
---|---|---|---|
44 | 34,5 | 45,5 | 57 |
46 | 35,5 | 47,5 | 57,5 |
48 | 36,5 | 49,5 | 58 |
50 | 37,5 | 51,5 | 58,5 |
52 | 38,5 | 53,5 | 59 |
54 | 39,5 | 55,5 | 59,5 |
Mesure (en cm) |
a. Taille |
b. Demi cuisse |
c. Longueur de jambe sous ceinture |
d. Ouverture de jambe |
---|---|---|---|---|
42 | 37 | 30 | 109 | 16,6 |
44 | 39 | 31 | 109,5 | 16,8 |
46 | 41 | 32 | 110 | 17 |
48 | 43 | 33 | 110,5 | 17,2 |
50 | 45 | 34 | 111 | 17,4 |
52 | 47 | 35 | 111,5 | 17,6 |
54 | 49 | 36 | 112 | 17,8 |
Comment se procurer notre nouveau costume "complet" et la chemise écrue japonaise ?
Rendez-vous sur notre e-shop et aussi dans nos boutiques de Paris 3e, Paris 6e, Lyon et Bordeaux.