Je m'en souviens.
Le cardigan a Ă©tĂ© le premier vĂȘtement d'adulte que j'ai portĂ©. Du moins, je le percevais comme tel.
Avant un certain Ăąge personne ne porte le cardigan. Ăa fait vieux, on n'en veut pas. Surtout quand on est adolescent. On rĂ©pugne d'associer son image Ă l'austĂ©ritĂ©, le classique, l'opposĂ© du cool en fait.
Et le cool est ce qu'on recherche avec le plus d'ardeur. Peut-ĂȘtre mĂȘme plus encore que de perdre sa virginitĂ©.
Cependant les annĂ©es passent et arrive un jour oĂč le cardigan change Ă nos yeux. Il s'est dĂ©fait de l'Ă©paisse couche de poussiĂšre dont il Ă©tait recouvert. Il symbolise Ă prĂ©sent un nouveau chemin, le ticket pour un ailleurs.
On peut mettre une chemise en-dessous. Ăa la met en valeur. Ăa donne une autre silhouette. C'est diffĂ©rent.
Et ce jour arrive pour une raison : on n'a plus besoin de se fondre dans le dĂ©cor. On a pris confiance en soi. On veut dĂ©sormais que le vĂȘtement nous emmĂšne un peu plus loin - tout en restant prudent. Et le cardigan fait juste ça.
Alors voilĂ : en hommage Ă cette piĂšce qui m'a bousculĂ© vers un ailleurs vestimentaire, je vous ai tournĂ© ce Panache. Et ce, mĂȘme si je l'avoue, je ne le porte plus autant qu'avant.
Cinq tenues que j'ai voulues plus originales que ce qu'on peut voir d'ordinaire.
C'est ça, Panache.






